La Moyenne Garonne, de la confluence de l’Ariège
à Castets-en-Dorthe

Philippe Valette, Maître de Conférences Université Toulouse Le Mirail, GEODE UMR 5602 CNRS.

  La Moyenne Garonne s’étend de la confluence de l’Ariège jusqu’au niveau du débouché du canal latéral à la Garonne à Castets-en-Dorthe. Cette partie du fleuve subie les influences montagnardes en amont et les influences maritimes en aval. Il s’agit d’une vaste plaine agricole (vergers et céréalicuture) qui puise l’eau d’irrigation dans le fleuve. Cette partie de la vallée est ponctuée de grandes agglomérations comme Toulouse, Agen, Marmande, La Réole. La moyenne Garonne est aussi le lieu où la navigation fluviale de l’époque moderne a laissé de nombreuses traces dans de nombreux sites portuaires. C’est aussi un vaste champ d’expansion des crues et des inondations contre lesquelles les sociétés riveraines se sont protégées en mettant en place des endiguements.

La Garonne à Toulouse en Haute-Garonne (Philippe Valette)

La garonne à Caudrot en Gironde (philippe Valette)

2-1 Moyenne Garonne toulousaine

La moyenne Garonne toulousaine s’étend de la confluence de l’Ariège à la confluence du Tarn. Dans ces territoires le fleuve est instable et a fait l’objet de travaux de stabilisation à partir des années 1960. Les abords de la Garonne sont le lieu d’une épaisse ripisylve ponctuée de peupleraies. Le fleuve change de direction à partir de Toulouse et se dirige vers le Nord-Ouest alors qu’elle prenait la direction du Nord-Est auparavant. Les méandres viennent butter régulièrement contre la rive gauche et créer une vallée dissymétrique avec une rive droite beaucoup plus étendue. Les principaux bourgs se sont installés sur le rebord des terrasses alluviales pour éviter les inondations comme Grisolles, Mas Grenier, St Porquier, Castelsarrasain,…

Méandre dans les environs de Verdun-sur-Garonne en Tarn et Garonne (philippe Valette)

Bras mort de Lizoun à Cordes Tolosannes en Tarn-et-Garonne

2-2 Moyenne Garonne agenaise

La moyenne Garonne agenaise s’étend de la confluence du Tarn à la confluence du Lot. Les apports du Tarn viennent doubler le débit du fleuve et à partir de St Nicolas de la Grave ce n’est plus tout à fait le même fleuve où les paysages agricoles s’intensifient un peu plus. Le confluent Tarn/Garonne a fait l’objet d’un aménagement industriel global à partir des années 1970 pour permettre la production électrique (hydroélectricité et centrale nucléaire). Les paysages fluviaux sont aussi ponctués de bourgs importants comme Valence d’Agen, Agen, Port-Ste-Marie. Cette partie de la vallée est aussi le lieu de l’implantation de nombreuses voies de communication (route nationale, voie ferrée, canal,…). Pour favoriser la navigation, cette partie de la Garonne a fait l’objet de travaux de fixation au XIXe siècle.

Auvillar et Golfech en Tarn-et-Garonne (Didier Taillefer/SMEAG)

La Garonne à Sauveterre-St-Denis (Philippe Valette)

La Garonne en aval d’Agen (Philippe Valette)

2-3 Moyenne Garonne marmandaise

La moyenne Garonne marmandaise s’étend de la confluence du Lot jusqu’au débouché du canal latéral à la Garonne. Le Lot est le dernier gros affluent du Massif Central qui apporte ces eaux à la Garonne et l’inondation devient alors une seconde nature dans ces paysages. Partout, la vaste plaine agricole est protégée par un endiguement généralisé qui crée de véritables casiers de protection. Certains villages se sont installés le long des berges du fleuve et correspondent à d’anciens ports fluviaux. A l’intérieur de ce territoire on trouve de gros bourgs comme Tonneins, Marmande, La Réole,…

La confluence du Lot et de la Garonne en Lot-et-Garonne (Philippe Valette)

La Garonne dans les environs de Marmande en Lot-et-Garonne (Philippe Valette)

Entre Marmande et Couthures-sur-Garonne en Lot-et-Garonne (Didier Taillefer/SMEAG)